Qhapaq Ñan le livre : "A la recherche de la grande route Inca."

"A la recherche de la Grande Route Inca : 6000 kilomètres à travers les Andes", indispensable complément pour revivre l’extraordinaire périple de Megan Son et Laurent Granier. Un récit d’aventures, jalonné de photos à couper le souffle, de découvertes passionnantes et de rencontres des plus inoubliables.

Préface

Je suis un routard chanceux. Il y a quelques années, je me suis introduit par effraction dans le sac à dos de Laurent Granier et Megan Son pour une traversée fulgurante de l’Amérique du Nord avec America : la légende de l’Ouest. Grâce à eux, grâce à ma préface, je m’y croyais et j’avais  à mon tour participé à cette ruée vers l’Ouest, vers l’or des soleils couchants.

Cette fois-ci je récidive avec une autre Amérique, celle du Sud. Le voyage qu’ont bouclé les auteurs est à couper le souffle, littéralement. Il faut d’abord imaginer ce qu’est respirer à 3 000, 4 000 ou 5 000 mètres d’altitude. Et, ce pendant 6 000 kilomètres parcourus à pied. Pour avoir il y a vingt ans vécu pareille aventure avec un photographe dans le train des Andes, je peux témoigner. Le cœur est lourd, il nous fait « battre tambour ». Tout là-haut, l’eau bout à 60°, les cigarettes s’éteignent sitôt allumées, on ne parvient pas à siffler… À la gare péruvienne de Galera, la plus haute du monde (4 781 mètres), nous avons sauté en cours de route et nous avons mis plus d’une heure à nous remettre, tant notre cœur battait la chamade. C’est dire si je suis admiratif de la performance physique de Laurent Granier et Megan Son.

Mais ce sont surtout leurs photographies qui sont belles à couper le souffle. Un air de flûte, le long des vallées chétives. Et le vent qui s’y engouffre, glacial, animal. Tout semble désespéré le long de la Grande Route Inca. Dieu y est si proche, si sourd aussi au dénuement de l’homme. Il faut être fou pour lui chatouiller ainsi la plante des pieds, à des altitudes de Mont Blanc. Laurent et Megan ne sont pas fous. Illuminés peut-être, fêlés sans doute un peu. Mais on aime les fêlés parce qu’ils laissent passer la lumière…

Patrick Poivre d’Arvor